En ce temps là, terre qui ne s'appelait pas encore la terre car
il n'y avait personne pour l'appeler était peuplée par l'insecte
Gégène. On pouvait également constater l'affligeante
présence des populations Shadoks, mais c'est une autre histoire
(voire épisodes 1206 à 3947 du receuil Les Shadoks dans l'histoire).
Quant aux Gibis, ils s'étaient installés à Gégène
Beach et sont ainsi les fondateurs du tourisme moderne. Un jour , Gégène
qui était allé pêcher le goémon dans les rochers
des calanques Gégène ( à côté de Gégène
Beach, suivre la promenade Gégène jusqu'aux premières
montées) ... eh bien un jour, l'insecte gégène trouva
un trépied.
épisode 0002
Ravi de sa pêche miraculeuse, l'insecte Gégène rapporte
son trépied dans ses appartements. Ironie du sort, le dit objet
ne cadre absolument pas avec l'intérieur ultra-moderne de Gégène.
Même au fin fond du garde-manger, à côté des
conserves de shadoks, le trépied dérogeait au bon goût
élémentaire
épisode 0003
L'insecte Gégène ne sait que faire de son trépied.
Il décide donc de le céder gracieusement aux Gibis, ses voisins
et locataires. Pour s'assurer de leur accord, Gégène fait
un grand feu d'artifice. Les Gibis jouent de la musique pour faire comme
au cinéma.
Les Gibis et l'insecte Gégène font une surprise partie. Gégène a offert le trépied aux Gibis. Les gibis s'accomodent fort bien de ce singulier présent. Ils partent à la campagne avec leur ingénieux ustentile et vont faire de la musique depuis leur fusée transformable en kiosque. Le trépied se révèle en effet fort utile , et ce à divers égards. Ainsi pouvait-on y poser des partitions, l'utiliser comme tuteur à graines ou encore comme appreil de gymnastique.
Les Gibis ont trouvé de multiples usages pour le trépied de Gégène. Une lecture hâtive tendrait à conclure à une fin heureuse, pleine d'harmonie, mais le quota de pages de votre auteur n'est pas encore atteint...
épisode 0006
Afin d'intéresser le lecteur, imaginons les Gibis, paisibles avec leur trépied miracle, mais... peu à peu... eh oui, peu à peu des clivages apparurent dans la population Gibi qui se disputait l'objet miracle. Mais, objectera le lecteur perspicace, les Gibis sont donc de pacifiques petites bêtes subtiles et civilisées. A-t-on idée de raconter pareille inéptie sur leur compte ! Et pourtant les Gibis s'opposaient, râlaient, se disputaient... comme de vulgaires Shadoks!!! Ce qui prouve que le lecteur perspicace n'y comprend rien !
Les Gibis se disputent le trépied. "Ca ne peut pas continuer
ainsi pesta le chef Gibi qui unanimement décida de se débarasser
de l'objet de discorde. Les Gibis, qui depuis longtemps n'avaient plus
eu de problèmes à résoudre durent chercher une solution
! Il est temps de faire un aparthé philosophique : si la pensée
Shadok admet communément que s'il n'y a pas de solution, alors il
n'y a pas de problème, la pensée Gibi se présente
comme un mouvement dialectique de résolution des contradictions.
D'où le suivant théorème : la notion de solution
est dépendante de la notion de problème
Les Gibis veulent se débarrasser du trépied : ils réfléchissent.
Un jour, un Gibi avisé - ou plutôt dont le chapeau était
très productif - proposa de remettre le trépied aux Shadoks
! Si tôt dit, si tôt fait et les Gibis font s'échouer
le trépied dans les contrées où les pitoyables populations
shadoks avaient élu domicile. Quelques shadoks vaquant aux quotidiennes
occupations de pompage découvrirent le dit objet, abandonnant leur
besogne. Un chef Shadok aperçut ces oisifs et les assoma copieusement,
car pour qu'il y ait le moins de mécontents, il faut toujours taper
sur les mêmes, et plus particulièrement sur les populations
laborieuses.
épisode 0009
Le chef Shadok a découvert le trépied. Intrigué par cet insolite objet, il s'en va consulter le professeur Shadoko. Celui-ci, occupé à faire démarrer pour la 999 999ème fois la fusée Shadok fut fort intéressé par ce nouvel objet de science. Malheureusement, il délaissa l'aérospatiale, la fusée rata son départ ( à vrai dire, elle partit, certes, cette bonne vielle fusée, mais avec une telle efficacité que les shadokonautes ne pensèrent même pas à y monter... de toutes façons, comme elle était partie dans le mauvais sens)... bref, tout cela laisse entendre que plus ça rate, plus ça à une chance, un jour, de réussir.
Shadoko examine le trépied et s'applique à rédiger un ouvrage fondamental de la pensée Shadok : De natura trepium ( du trépied), voir l'édition du même nom à la Pléïade. Passons donc les 256 épisodes consacrés à la rédaction de cette somme philosophique. Une fois la doctrine du trépied établie, on organise une grande cérémonie car mieux vaut faire beaucoup pour par grand-chose que l'inverse.
Les Shadoks célèbrent le trépied. Le chef prononce un grand discours qui comme tout grand discours ne signifie pas grand-chose. Toute la haute société shadok est présente dans la tribune d'honneur : quelques anciens shadokonautes rescapés de la course à la terre ( voir les Shadoks sur la Lune), les académicines et leurs épouses, le professeur Shadoko, le Devin Plombier et... le marin
Shadoko présente les vertus du trépied lors de la fête du trépied. L'orchestre philharmonique de la radiodiffusion shadok dans sa grande formation multiustensilaire joue un hymne. Pour finir, on assome quelques galériens sortis du goulp pour l'occasion, car selon le vieil adage, il faut toujours donner un spectacle de qualité au foules massées lors des grandes cérémonies.
Les shadoks ont fêté le trépied. Néanmoins,
la présence d'une pareille bénédiction dans les incultes
contrées shadoks nécessite un rigoureux apprentissage.
Dans la campagne d'éducation et de culturation shadok, voici
donc le cours magistral sur l'ontologie shadok du trépied.
On appelle trépied tout ensemble où l'on peut distinguer
deux ensembles : les pieds et le reste.
On appelle trépied parfait ou trépied premier tout trépied
qui présente trois pieds.
On appelle trépied second ou trépied dérivé
tout trépied qui présente plus ou moins de trois pieds.
Un trépied de trois pieds peut-être stable, mais alors
on appelle cela une table. Il existe deux sortes de tables, les tables
à quatre pieds ou plus et les tables à trois pieds, mais
celle-ci sont des guéridons trépieds.
Un trépied à quatre pied peut être animé,
mais alors il est question de chien, de chat ou de Gibi